L'accident de Tchernobyl
Le Dossier 15 ANS Après

GR21

  mai 2001
Groupe de Réflexion Énergie  
Environnement au 21ème siècle                                                                                                                       

Troisième partie : les effets sanitaires

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  3.1. Les conséquences sanitaires dans les Républiques de l'ex-URSS

Dans les Républiques de l'ancienne URSS, qui se séparèrent en 1991, plusieurs populations doivent être distinguées :

- les professionnels directement impliqués le jour même de l'accident, tous ukrainiens, où l'on trouve les seules victimes d'effets "déterministes",

- les divers personnels intervenus dans les phases ultérieures de gestion de la crise, ou dans les phases d'assainissement du site, de 1986 à 1990 en provenance de toute l' URSS, (les "liquidateurs"),

- les populations civiles évacuées (Ukraine, Biélorussie, Fédération de Russie),

- les populations de ces mêmes Républiques restées sur place dans un environnement contaminé.

On trouvera en annexe un rappel succinct des effets des rayonnements sur la santé humaine, et des diverses unités employées.

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 3.2. Les effets "déterministes"

Au matin du 26 avril, de 500 à 600 personnes étaient présentes sur le site : personnel d'exploitation, pompiers, équipes d'intervention médicale. Les dosimètres individuels disponibles étant saturés à 20 mSv, les doses d'irradiation (qui dépassèrent le Sievert) ne purent être estimées qu'ultérieurement par analyse des aberrations chromosomiques constatées. Les pompiers, qui furent les plus exposés, ne disposaient d'aucun dosimètre. Ils subirent, outre une irradiation b de l'ensemble du corps, une intense irradiation g de leur peau (brûlures) qui aggrava leur état.

- 3 personnes décédèrent le premier jour de traumatismes divers (dont une crise cardiaque) sans rapport avec le niveau de radioactivité.

- 237 manifestèrent à des degrés divers des malaises liés au haut niveau d'irradiation subi.

- 134 d'entre elles furent hospitalisées après des tests cliniques. Des greffes de moelle furent réalisées, essentiellement à Moscou, sept à dix jours plus tard. De cette cohorte toujours suivie :

- 28 décédèrent dans les quatre mois suivants. Le tableau suivant indique les doses reçues :

Dose (Gy)

Nombre de patients

Nombre de morts

0.8-2.1

41

0

2.2-4.1

50

1

4.2-6.4

22

7

6.5 -16

21

20

Total

134

28

- 9 survivants ayant reçu des doses comprises entre 1,3 et 5,2 Gy décédèrent entre 1986 et 1995.

- 2 nouveaux décès (cirrhose du foie et leucémie aiguë) sont survenus en 1998 dans cette cohorte, selon l'UNSCEAR.

Sur ces 11 personnes, trois ont développé des tumeurs attribuables à l'irradiation. Pour les autres, les maladies sont sans relation évidente avec elle. Aucun cancer de la peau ne fut observé malgré l'importance des brûlures radiologiques.

Le bilan total serait donc pour cette cohorte de 134 personnes de 39 décès dont 31 par effet d'irradiation à caractère déterministe. Des survivants de cette cohorte souffrent encore de cataractes, d'ulcérations. Des dysfonctionnements sexuels ont été observés parmi eux; cependant, ils engendrèrent 14 enfants, tous normaux, dans les cinq ans suivant l'accident.

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  3.3. Les effets aleatoires (ou "stochastiques"

3.3.1. Méthodologie

La ou les diverses cohortes d'intervenants (les "liquidateurs"), et les diverses populations civiles concernées, peuvent être victimes d'effets stochastiques. L'estimation du nombre de cancers radio-induits attribuables à l'accident ne peut qu'être déduite d'études statistiques comparatives prenant en compte la situation sanitaire antérieure sur les lieux mêmes considérés et les niveaux d'irradiation des personnes concernées. Or, faute d'avoir distribué des dosimètres individuels, les doses sont très mal connues. Leur reconstitution a été toutefois tentée pour diverses cohortes. Les statistiques relatives aux cancers semblent, depuis 1966, être réalisées selon les usages des pays occidentaux.

Dès l'accident, en mai 1986, les experts soviétiques recommandèrent la création de registres spéciaux, pour délivrer les soins, suivre les diverses catégories de population et fournir une base de données statistiques à long terme. Ce fut le centre de recherche médicale d'Obninsk qui fut chargé l'année suivante de la gestion d'un fichier au niveau de l'Etat soviétique. En 1991, lors de la dissolution de l'URSS, le fichier avait accumulé des données sur plus de 650 000 personnes, dont 43% (280 000) de personnels d'intervention, 11% (72 000) de personnes civiles évacuées, 45% (300 000) de personnes vivant dans les territoires contaminés, et 1% d'enfants nés après l'accident.

Par la suite, les registres furent gérés séparément par chacun des trois Etats concernés et ont évolué indépendamment. Il faut noter que les éditions successives montrent un nombre toujours croissant de personnes enregistrées : en Biélorussie, le registre initial contenait des informations sur 193 000 personnes dont 21 100 personnels d'intervention. Au début de 1995 ces derniers personnels sont passés à 63 000. D'autres registres sont également en augmentation, ce qui permet d'espérer que la grande majorité des personnels concernés seront suivis. Des examens médicaux obligatoires sont conduits dans l'hôpital désigné selon le lieu de résidence et l'information mise en forme est centralisée. Dans le cas où une affection grave est suspectée, le patient est dirigé vers une institution spécialisée.

C'est l'Institut de Biophysique de Moscou qui tient toujours le registre des travailleurs professionnels (22 150 personnes enregistrées au départ, 18 430 suivies fin 1999) tandis que le registre des liquidateurs militaires est tenu à Saint-Petersbourg. Il contient des données sur les lieux et les durées d'intervention, d'où sont estimées les doses, en l'absence de mesures dosimétriques directes. Diverses cohortes ont été particulièrement suivies : celle des pilotes et équipages d'hélicoptères (1250 personnes dont certaines ont reçu une dose supérieure à 250 mGy), et celle des liquidateurs estoniens.

Les études statistiques sont très délicates car il convient de prendre en compte l'effet même du dépistage systématique qui majore le nombre de cas recherchés. La connaissance, même approximative, des niveaux d'irradiation des personnes examinées, cause supposée des cancers, permet d'évaluer l'importance de cet effet.

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 3.3.2. Les cancers de la thyroïde

Le diagnostic fait en 1990 de trois cancers de la thyroïde chez de jeunes enfants fut une surprise car on s'attendait à un temps de latence d'une dizaine d'années. Très peu de cancers de ce type (moins de 5 par an) avaient été enregistrés depuis huit ans chez d'aussi jeunes enfants de Bélarus. Le phénomène prit dans les années suivantes l'allure d'une épidémie inattendue de carcinomes papillaires relativement agressifs (7 en 1989 et 30 en 1990). La figure 6 recense le nombre de cas nouveaux constatés chaque année dans les trois républiques chez des enfants ayant eu moins de quatorze ans au moment de l'accident. On attribue généralement cette maladie à l'action d'éléments à vie courte et notamment à l'ingestion d'iode radioactif, d'autant que la population, qui vivait dans un environnement pauvre en iode, y était plus sensible. Il subsiste cependant des zones d'ombre comme la part réellement imputable à l'iode 131 : d'autres isotopes d'iode à vie plus courte pourraient avoir eu une grande importance et affecter les populations les plus proches. Sur les 1791 cas répertoriés fin 1998, 1067 (60%) proviennent de Biélorussie  .Trois tranches d'âge au moment de l'accident ont été distinguées (0-4, 5-9, 10-14). C'est le fait que la dose à la thyroïde soit plus élevée pour les plus jeunes enfants (voir  tableau 6 précédent)

 et la radiosensibilité de la thyroïde des enfants qui explique le plus grand nombre de malades. Dans cette gamme de doses élevées, l'incidence des cancers obéit à une loi quasi linéaire.
L'administration dans les heures suivant l'accident d'iode stable sous une forme quelconque aurait permis de saturer la thyroïde et d'éviter probablement l'apparition de ces cancers (comme cela fut fait très tôt en Pologne où des millions de personnes furent ainsi protégées). Une distribution eut lieu, anarchique et tardive; plus de 20% des liquidateurs auxquels il fut proposé d'en absorber, plusieurs jours après il est vrai, les refusèrent. Bien traité, ce type de cancer a un très bon pronostic. Des enfants ont été traités dans les hôpitaux de divers pays.. Si le nombre de cas de cancers de la thyroïde est certainement supérieur à 2000, quinze ans après l'accident, le nombre de décès dus à cette affection n'est pas précisé dans le rapport de l'UNSCEAR. Le document (6) fait état de 6 décès sur 331 enfants opérés en Bélarus.

D'autres sources privées font état d'un maximum d'une dizaine dans l'ensemble des trois républiques. Ces décès auraient pu être évités ou retardés de plusieurs dizaines d'années avec un traitement précoce et adapté. Pour les adultes, on constate, comme ailleurs, une augmentation très probablement liée au dépistage, car le cancer thyroïdien radioinduit n'existe pratiquement pas chez l'adulte. Trois cas de cancers papillaires ont été identifiés sur une cohorte de 1984 liquidateurs lituaniens, neuf ans après l'accident, ce qui correspond à une proportion normale. L'analyse des cas détectés chez d'autres liquidateurs montre que leur apparente augmentation résulte d'un effet de dépistage.

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 3.3.3. Les leucémies

Après irradiation, les leucémies sont considérées comme les cancers apparaissant le plus précocement (2 ans, avec un pic 6 à 8 ans après) . Or l'excès de leucémies attendu n'est pas apparu. Une lente augmentation du taux de leucémies en URSS avait déjà été constatée depuis 1981, notamment chez les personnes âgées. Elle se confirme, mais ce phénomène peut résulter d'un meilleur enregistrement des données et d'une meilleure surveillance médicale. Certaines études font l'objet de controverses mais sans qu'on ait trouvé de corrélation nette entre les leucémies apparues et le niveau d'irradiation. Le tout dernier document de l' UNSCEAR apparaît toutefois moins affirmatif et quelques années supplémentaires d'observation et d'analyse s'imposent avant de conclure. S'il existe un effet, celui-ci reste faible, en tout état de cause.

3.3.4. Autres tumeurs solides.

On peut s'attendre à un excès de tumeurs solides dans les années à venir dans les groupes les plus exposés : travailleurs d'urgence, liquidateurs intervenus en 1986-1987, populations des territoires contaminés ayant reçu plus d'une centaine de millisieverts. Cependant un tel excès n'a pas été encore constaté, ce qui peut s'expliquer par le temps de latence d'au moins dix ans nécessaire avant apparition de ces cancers et par le faible nombre prévisible de cancers en excès par rapport au nombre de cancers spontanément attendus. C'est ainsi que, parmi ces liquidateurs, une cohorte de 5 300 femmes a été étudiée et n'aurait mis en évidence aucune augmentation des cancers du sein. Les causes de mortalité auraient été légèrement modifiées, mais de manière analogue dans les zones contaminées et non contaminées de l'ensemble de l'ex-URSS

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3.4. Les affections congénitales

Les anomalies constatées à la naissance peuvent avoir deux origines : une origine héréditaire liée à une anomalie transmissible dans une gamète parentale, une origine tératogène, c'est à dire un événement survenant pendant la grossesse et entraînant une anomalie de l'enfant à naître. Toutes causes confondues, les affections congénitales sont présentes dans environ 10% des naissances, 3 à 4 % étant des anomalies congénitales graves. Une augmentation des effets tératogènes a été observée après des irradiations accidentelles ou thérapeutiques de femmes enceintes au premier trimestre de grossesse pour des doses abdominales supérieures à 250-500 mGy. Il n'y a pas de données humaines qui permettent d'établir la réalité et le niveau de l'excès d'effets héréditaires radio-induits. Concernant les suites de l'accident de Tchernobyl, les études conduisent à des résultats contradictoires difficiles à interpréter, la légère dérive observée sur les taux d'anomalies (polydactylies, anencéphalies, becs de lièvre, malformations diverses) n'étant pas corrélée au taux d'irradiation, et devant avoir aussi d'autres causes. De même, on a constaté une augmentation du nombre d'avortements spontanés et une baisse de natalité mais sans corrélation avec l'irradiation. Les enfants irradiés in utero semblent un peu moins développés intellectuellement et présenter davantage de troubles psychiques que les autres. Cependant, l’interprétation de ces études est délicate, car les critères utilisés sont difficilement quantifiables et ces observations peuvent être associées et attribuées à la plus grande fréquence des troubles psychiques de leurs parents.

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  3.5. Autres affections (psychologiques et autres).

Dès 1992, des affections non malignes de la thyroïde ont été découvertes dans la zone de Tchernobyl. Mais l'accident a surtout causé des désordres psychologiques importants (stress, anxiété) que l'on corrèle, pour la population, aux conséquences économiques et sociales des évacuations plutôt qu'au niveau d'irradiation. Des symptômes tels que maux de tête, dépressions, troubles du sommeil et déséquilibres émotionnels ont été rapportés et l'on a observé un développement intellectuel inférieur chez les enfants exposés in utero. Mais ces troubles ont pu être statistiquement associés au niveau de stress de leurs parents et non au niveau d'irradiation subi. Ainsi, ces conséquences sont elles plus faibles chez les liquidateurs ayant déjà travaillé dans des zones contaminées que chez les autres.

De nombreux individus sont convaincus que l'irradiation est la cause la plus probable de leur mauvaise santé. Cette tendance à attribuer tous les problèmes rencontrés à l'accident a conduit à des attitudes passives favorisant le développement de l'alcoolisme et de la toxicomanie. L'augmentation de la fréquence des accidents (traumatismes, accidents de la circulation) et des suicides a bien été mise en évidence.

3.6. Effets immunologiques

Il a été constaté que l'irradiation pouvait altérer plusieurs paramètres immunologiques sur des animaux de laboratoire, mais les effets observés sur les humains ne sont pas clairs. Le rapport de l'UNSCEAR cite sept études de cohortes différentes (enfants, pilotes d'hélicoptère, liquidateurs, etc.). La période prolongée durant laquelle des troubles de la fonction immunitaire ont été observés dans certaines cohortes n'est pas conforme à ce que l'on sait du rétablissement des fonctions immunitaires chez les animaux de laboratoire. Il est donc très probable que d'autres causes sont à rechercher pour expliquer les fluctuations de certains paramètres immunologiques dans différents groupes de sujets.

On a également noté une possible augmentation d'incidence des thyroïdites chroniques auto-immunes (pathologie bénigne évoluant vers l'hypothyroïdie).

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3.7. Mortalité globale.

Le document de l'UNSCEAR ne donne aucune indication sur le nombre de personnes décédées d'un cancer de la thyroïde, ni de bilan global de décès pour d'autres causes. On sait que le taux de mortalité dans les pays de l'ex-URSS a augmenté depuis quinze ans (indépendamment du niveau d'irradiation), mais en l'absence de nouvelles tables de mortalité, on ne peut dire quel est le nombre "normal" de décès attendu dans la cohorte des 600 000 liquidateurs.

A titre d'exemple, en France, la mortalité annuelle chez les hommes de 20 à 39 ans varie de 132 à 245 pour 10 000, les décès par cancer représentant entre 4,3 et 32 pour 100 000 suivant les tranches d'âge. Sur une cohorte de 600 000 hommes résidant en France et âgés de 20 ans en 1986, le nombre total de décès entre 1987 et 2000 peut être estimé à un peu plus de 14 000.

3.8. Les coopérations médicales internationales

Les coopérations internationales se sont multipliées lorsque les premiers cancers de la thyroïde sont apparus, vers 1990, époque où l'URSS a commencé aussi à se désagréger. Elles ne peuvent être ici toutes mentionnées.

L'AIEA a organisé l'International Chernobyl Project permettant à des experts de diverses nations d'évaluer les conceptions soviétiques concernant la vie dans les régions contaminées.

En 1992-1995, l'OMS a conduit un programme international sur les effets sur la santé de l'accident (IPHECA), avec un certain nombre de projets pilotes dont un consacré à l'évaluation des doses reçues par les diverses populations concernées.

Entre 1991 et 1996, la Sasakawa Memorial Health Foundation a parrainé un vaste programme international de dépistage des enfants victimes de Tchernobyl. Des centres de diagnostic régionaux furent créés en Biélorussie (Gomel et Mogilev), en Russie (région de Bryansk) et Ukraine (Kiev et Korosten). Environ 120 000 enfants furent examinés.

Depuis 1990, 4506 enfants originaires de la région de Tchernobyl ont reçu des soins médicaux dans un Centre cubain. L'estimation de l'état de santé général n'a montré aucune corrélation avec leur niveau de contamination au césium.

Divers pays occidentaux ont également participé au dépistage et aux soins apportés aux enfants. L'Allemagne a surtout porté ses efforts sur la Biélorussie et la France sur l'Ukraine.

Créé en 1991 sous l'impulsion d'une ONG ("les enfants de Tchernobyl") avec le soutien de divers financements, le Centre franco-ukrainien de Kiev assure le suivi médical et épidémiologique d'enfants
(4 000 jusqu'en 1998) et d'adultes présents lors de l'accident à Pripiat ou dans la zone de 30 km entourant la centrale. Il suit aussi les enfants irradiés in utero, nés après l'accident de mère contaminée.

Ce Centre a pris en charge le voyage et les explorations et traitements complémentaires à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP) de 29 enfants (16 filles et 11 garçons) qui avaient de six mois à neuf ans et demi lors de l'accident et s'avéraient porteurs d'un épithélomia thyroïdien papillaire. Les explorations ont montré des métastases ganglionnaires cervicales dans 24 cas et pulmonaires dans 11 cas. Sept ans après la découverte du cancer, 20 enfants étaient apparemment guéris ou en rémission, 6 avaient des adénopathies cervicales nécessitant une nouvelle intervention, 3 des métastases pulmonaires évolutives. Aucun décès n'est à déplorer à ce jour parmi ces enfants.

Les contacts pris à cette occasion ont montré la grave insuffisance du dépistage, trop tardif car non systématique, et la faiblesse des traitements en Ukraine, principalement dues à un manque de moyens.

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 3.9. Conclusions

Les conclusions du rapport de l' UNSCEAR de février 2000 sur les effets sanitaires de l'accident de Tchernobyl sont les suivantes :

" L'accident de Tchernobyl a causé une contamination étendue de zones de Biélorussie, Fédération de Russie et Ukraine habitées par plusieurs millions de personnes. En plus d'avoir causé une exposition aux rayonnements, l'accident a entraîné des changements à long terme dans la vie des gens vivant dans les régions contaminées, puisque les mesures destinées à limiter l'irradiation incluaient un relogement, des modifications d'approvisionnement alimentaires et des restrictions d'activité pour les individus et les familles. Ultérieurement, ces changements furent accompagnés par les changements majeurs d'ordre économique, social et politique dus à la désintégration de l'Union Soviétique.

A l'exception de l'accroissement des cancers de la thyroïde après l'exposition des enfants, il n'existe pas de preuve d'impact sanitaire majeur 14 ans après l'accident de Tchernobyl. Aucune augmentation dans l'incidence globale des cancers et sur la mortalité n'a été observée qui puisse être attribuée aux radiations ionisantes. Le risque de leucémie, une des premières préoccupations (la leucémie est le premier cancer à apparaître après une irradiation, du fait de son court temps de latence) n'est pas élevé, même parmi les "liquidateurs". Il n'y a pas non plus de preuve scientifique d'autres désordres non-malins, somatique ou mental qui soit dû aux rayonnements ionisants."

Lors de la session de l'UNSCEAR d'avril 2001, un autre document (réf 2) a été publié, moins catégorique .et incitant à la prudence. Il est donc très important que les études épidémiologiques soient poursuivies avec la plus grande rigueur.

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