Le rapport de l'UNSCEAR
ne mentionne que des études concernant les affections tératogènes
faites à Berlin, en Ecosse et dans les régions les plus
contaminées de Suède. Toutes ces études, fondées sur un petit
nombre de cas, ont été contestées par la suite. Les doses à
Berlin et en Ecosse n'ont atteint que 10% du rayonnement naturel et
aucun pic de trisomie 21 n'a été observé dans d'autres pays plus
fortement contaminés (Biélorussie, Finlande).
Selon d'autres
auteurs, la mortalité périnatale en Allemagne aurait augmenté
significativement en 1987 ce qui a été attribué à l'accident de
Tchernobyl. Ces résultats ont été remis en question lorsqu'on
s'est aperçu que les doses d'irradiations dues au césium
incorporé n'étaient que de 0.05 mSv. Aucune corrélation avec la
dose d'irradiation n'a pu être observée en Bavière.
L'IPSN dans ses
dossiers de presse fait état d'un article de la revue Nature en
1996 qui impute à Tchernobyl une augmentation du taux de leucémies
en Grèce chez les enfants de moins d'un an à l'époque de
l'accident, phénomène que le Centre International de Recherche
contre le Cancer (CIRC) n'a retrouvé dans aucun autre pays d'Europe
de l'Est ou d'Europe centrale.
Les experts de l'UNSCEAR
ont focalisé leurs études sur les pays européens ayant eu des
territoires assez étendus contaminés au delà de 37 kBq/m2
(1 Ci/km2), comme indiqué au tableau 4 ci dessus, et
donc pas sur la France. Examinons cependant la situation dans notre
pays.
4.2. La
contamination du territoire national
De
très nombreuses mesures ont été effectuées par l'OPRI, l'IPSN,
la CRIIRAD et sans doute d'autres laboratoires. La carte
départementale (fig 11) établie par l'IPSN confirme que la
contamination en césium 137 diminue globalement lorsqu'on se
déplace d'est en ouest. Les hétérogénéités locales sont plus
accentuées : la nature du terrain (boisé ou découvert),
l'altitude, le ruissellement mais surtout la pluie déterminent
l'intensité de la contamination :
- dans les
régions de l'est où les précipitations ont dépassé 20 mm
entre le 1er et le 5 mai, des Activités Surfaciques
Rémanentes (ASR) de 10 000 à 12 000 Bq/m2 ont été
constatées sur des prairies et surfaces agricoles.
- lorsque les
facteurs aggravants sont combinés, des ASR de 20 000 à 37 000
Bq/m2 ont été relevés (Vosges, Jura, Alpes,
Corse).
- des
"points chauds" ont été mis en évidence dans le
massif du Mercantour, sur des surfaces réduites et des endroits
peu accessibles. L'IPSN en a entrepris la cartographie.
Activités des
productions agricoles et produits naturels
L'herbe et les
légumes feuilles ont été les végétaux les plus touchés. Les
transferts de radioactivité au lait sont intervenus en quelques
heures et l'activité en iode 131 a pu atteindre localement 1000
Bq/l les premiers jours. L'activité du lait des brebis a été 2 à
3 fois supérieure du fait de leur alimentation.
L'activité en
césium de la viande a mis 3 à 6 mois pour redescendre à 10 Bq/kg,
sauf celle de certains sangliers (2 000 Bq/kg mesurés dans les
Vosges). Les champignons qui ont un vaste réseau souterrain à
faible profondeur concentrent les minéraux et le césium. Leur
contamination peut varier de 15 à 50 000 Bq/kg.
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"La dose moyenne
reçue par les populations françaises estimée pour 1986 est
comprise entre moins de 0.025 mSv dans l'ouest et 0.4 mSv dans
l'est. En 1997, la dose annuelle est de l'ordre de 0.001 à 0.015
mSv, ce qui est 100 à 1000 fois inférieur aux doses dues à la
radioactivité naturelle. Cette dose moyenne devrait encore
diminuer. Dans la moitié est de la France, les doses équivalentes
à la thyroïde en 1986 ont pu également être évaluées entre 0.4
et 2 mSv en moyenne pour les adultes, et de 3 à 16 mSv en moyenne
pour des enfants de 5 ans.
Pour certains cas
particuliers d'exposition, les doses calculées atteignent des
valeurs de 1.5 mSv en 1986 et 1 en 1987 : elles
correspondent à l'hypothèse extrême d'une présence prolongée à
l'air libre sur des zones contaminées et d'une consommation quasi
exclusive des aliments les plus contaminés aux époques
considérées (produits laitiers en 1986, produits forestiers en
1987).
L'accroissement
d'irradiation globale résultant des retombées de Tchernobyl est
donc très inférieur aux variations sur notre territoire de la
radioactivité naturelle (sans parler de celle, bien supérieure due
au radon dans certaines habitations). Les mesures de concentration
en césium 137 de l'atmosphère, faites à Orsay depuis 50 ans,
montrent par ailleurs que la part due à Tchernobyl ne représente
qu'environ 2% de celle due aux essais nucléaires aériens des
années de guerre froide.
4.4. Les
effets sanitaires en france
Toute concentration
dans un organe d'éléments radioactifs pouvant être néanmoins
suspectée, la question d'une possible induction de cancers de la
thyroïde en France due à l'iode-131 (les autres isotopes à vie
courte ayant pratiquement disparu quand le nuage est arrivé sur la
France) a été posée malgré la faiblesse des doses, cent fois
moindre que celle des enfants de Bélarus. Il a été fait état,
par l'IPSN, d'une augmentation des cancers de la thyroïde chez
l'enfant dans la région PACA, pouvant être reliée aux
conséquences de l'accident de Tchernobyl. Cette communication, à
caractère non scientifique, a été ensuite rectifiée : en effet,
le nombre plus élevé de cancers de la thyroïde inscrit dans les
registres de la région PACA, après l'accident de Tchernobyl,
n'avait qu'une origine technique. Quand on met en place un registre
d'incidence des cancers, les premières années montrent des
fluctuations liées à l'introduction de cancers diagnostiqués à
différentes époques. C'est ce surenregistrement qui a été
constaté. L'interprétation d'une augmentation vraie de l'incidence
était donc erronée et a été rectifiée par les services
compétents du ministère de la Santé. Les registres d'incidence
des cancers de l'enfant établis plusieurs années avant l'accident
de Tchernobyl ne mettent pas en évidence de variation imputable à
l'accident, comme l'a montré une étude récente concernant la
région Champagne Ardennes.
En fait, le nombre
recensé de cancers de la thyroïde augmente lentement et
régulièrement en France, depuis 1975, comme dans les autres pays
européens ou aux Etats-Unis (non contaminés par Tchernobyl), mais
la mortalité par ce type de cancer ne croît pas. Cette
augmentation (dont la "pente" a été d'ailleurs trouvée
plus forte dans certaines régions les moins affectées par les
retombées de Tchernobyl !) et qui n'est pas propre à la France,
traduit l'amélioration des moyens diagnostiques durant les
dernières décennies, en particulier l'emploi de l'échographie.
Dans un communiqué
commun de décembre 2000, l'IPSN et l'InVS, utilisant l'hypothèse
d'une relation linéaire dose-effet sans seuil, chiffrent entre 7 et
55 le nombre de cancers de la thyroïde qui pourraient être
imputés à l'accident sur la période 1991-2015 (pour 900 cas
spontanés attendus). Ce calcul théorique a pour intérêt de
donner une valeur maximum de l'effet recherché, mais ne vaut que ce
que vaut l'hypothèse de linéarité, très contestée en tant que
modèle prédictif (voir annexe). D'autre part, il utilise comme
modèle de risque des données provenant d'irradiations externes
faites à des débits de dose plus de mille fois supérieurs à ceux
résultant de l'iode 131. Comme l'indique par ailleurs l'IPSN,
"compte tenu des limites méthodologiques indiquées
ci-dessus et des incertitudes sur l'existence d'un risque aux
faibles doses, il est aussi possible que l'excès réel de risque de
cancer thyroïdien, aux niveaux de dose considérés ici, soit
nul."
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C'est par le journal
télévisé du lundi 28 avril 1986 que chacun prit connaissance en
France d'un accident nucléaire survenu sur une installation
soviétique. Le matin même, des détecteurs de radioactivité à
l'entrée des centrales nucléaires suédoises avaient donné
l'alerte : les employés étaient contaminés.
Le soir même,
l'agence TASS reconnaissait l'existence d'un grave accident et
précisait son origine : le réacteur n° 4 de la centrale de
Tchernobyl.
Le 29 avril, le
Service Central de Protection contre les Rayonnements Ionisants
(SCPRI) dépendant du Ministère de la Santé faisait procéder à
des prélèvements d'air par des avions de ligne survolant le nord
de l’Allemagne et communiquait à l'Agence France Presse la
composition des gaz radioactifs présents dans les couches
atmosphériques traversées. Dès lors, le devenir des masses d'air
contaminées, appelées improprement "nuage" de
Tchernobyl, allait passionner et inquiéter l'opinion, d'autant que
des vents variables d'un jour à l'autre allaient disperser dans
différentes directions des émissions qui ne furent maîtrisées
qu'au bout de dix jours.
La France fut
affectée par des produits radioactifs émis le 27 avril, qui
parvinrent sur ses frontières du sud-est puis de l'est dans la nuit
du 29 au 30, soit quatre jours après l'accident. Ils furent
détectés par le réseau national de balises du SCPRI, les stations
météo des centres du CEA et des centrales EDF, ainsi que par
diverses autres stations (Monaco par exemple). Le 30 avril à
minuit, le SCPRI envoya à l'AFP un communiqué indiquant "sur
certaines stations du sud-est une légère hausse de la
radioactivité atmosphérique, non significative pour la
santé publique", ce qui fut rapporté par la presse du 2
mai. Il régnait alors en Europe et sur la France un régime
instable de courants atmosphériques et les particules radioactives
lessivées par des pluies locales se déposèrent en formant des
taches radioactives irrégulières dont l'intensité locale ne put
être constatée qu'ultérieurement. Toutefois l'action du temps et
de la distance avait permis de diluer les matières en suspension.
L'intensité des retombées était bien moindre que dans d'autres
pays européens et d'un facteur 100 à 1000 fois plus faible que
celle affectant certaines régions de l'URSS.
C'est le SCPRI qui,
conformément à sa mission, effectua l'essentiel des mesures de
radioactivité sur notre territoire (plus de 5000 du 30 avril au 31
mai), en évalua les conséquences sanitaires et assura la
communication correspondante (un communiqué quotidien aux
autorités et aux principales agences de presse), le CEA se
chargeant de l'information sur l'accident lui-même et tentant, à
l'aide de codes de diffusion atmosphérique, d'estimer l'importance
probable des retombées sur notre sol. Des cellules d'information
téléphonique furent ouvertes au public au SCPRI (24 heures sur 24)
et au Siège du CEA. Le chef du SCPRI et le directeur de l'IPSN
furent sollicités sur les ondes et à la télévision. Suite à
l'émotion suscitée par l'accident, le ministre délégué chargé
de la Santé et de la Famille, Mme Barzach, fit paraître le 16 mai
deux communiqués :
"La Santé n'est
aucunement menacée par les conséquences de cet accident. Les
activités courantes peuvent donc être poursuivies sans
précautions particulières, notamment :
- alimentation :
les eaux habituellement potables, le lait, les produits alimentaires
frais ou de conserve peuvent être consommés quel que soit l'âge
du consommateur,
- activités en plein air : elles peuvent être menées sans
modification (travaux divers, jeux, sports, promenade,
baignade)"
"le déroulement
des grossesses en cours ne nécessite aujourd'hui, à ce titre,
absolument aucune précaution particulière"
L'encadré ci-après
rappelle les actions de communication du SCPRI pour la période du
28 avril au 31 mai
-
1759 télex et 905 télécopies expédiés ou reçus
- réception de plus de 3500 appels téléphoniques
- distribution de plus de 500 consignes sanitaires aux préfets,
DDASS, DDPC, Centres anti-poisons, contrôles sanitaires aux
frontières, médecins, pharmaciens et particuliers
- réception de 18 équipes (plus de 40 reporters et cameramen) de
journalistes de presse, de radio et de télévision. Pour le seul 30
avril, 6 chaînes de télévision (dont 3 américaines et une
japonaise).
Dans son rapport
annuel pour 1986, l' IPSN écrit de son côté :
"La pression
médiatique a été très importante et, en accord avec la Direction
du CEA, la Direction de l'IPSN a joué dès le début la carte de la
transparence et de la disponibilité maximales, pour les sujets ressortissant
de sa responsabilité. Les principales actions de communication
ont revêtu la forme d'émissions télévisées sur les chaînes
françaises et sur des chaînes locales et étrangères ; de
conférences de presse par le Directeur de l'Institut ; de contacts
téléphoniques ou directs avec des journalistes de toute la presse
française et étrangère ; d'exposés audiovisuels au profit des
ministères, de comités officiels, de sociétés savantes, d'EDF et
Framatome, etc. ; de réponses à des questions du milieu médical
ou de particuliers ; de l'élaboration et de la diffusion aux
agences de presse et à la presse, de documents techniques dont le
"rapport Tchernobyl"
etc.
Ces bilans
quantitatifs sur la communication, à première vue satisfaisants,
tranchent avec l'image désastreuse qu'en ont donné les médias,
mettant en question sa forme et/ou son contenu, ce qui montre sans
doute qu'elle n'était pas adaptée à son temps. Les intervenants
n'ont pas réussi à faire partager leurs convictions affichées sur
le faible danger encouru par la population française. On peut
invoquer plusieurs causes objectives :
- la gravité de
l'accident était sans précédent connu à l'époque.
L'accident de Three Mile Island en 1979 n'avait eu aucune
conséquence radiologique hors de l'enceinte du réacteur, les
seules victimes à déplorer provenant de l'affolement
consécutif à une décision d'évacuation hâtive et mal
gérée de la population. Quant à celui beaucoup plus ancien
(1957) de Windscale en Grande Bretagne, il n'avait conduit qu'à
détruire 3000 tonnes de lait, dont l'activité était
supérieure au seuil défini alors, soit 3700 Bq/l.
- les réacteurs de type RBMK étaient mal connus et l'URSS ne
donnait que très peu d'informations sur l'accident. Il fallut
attendre quatre mois pour qu'une réunion organisée au siège
de l' AIEA (en août) avec un spécialiste soviétique (le Dr
Legassov) éclaire la communauté nucléaire mondiale. Le CEA/IPSN
en fut donc réduit à émettre des hypothèses sur les
évènements qui avaient pu survenir et leur gravité : défaut
de refroidissement comme à TMI, excursion de puissance ?
- les retombées en France survenaient à la veille d'un
"pont" démarrant le lendemain jeudi 1er
mai, jour où la presse ne paraît pas (certains correspondants
habituels étaient absents) et où l'activité du pays
fonctionne au ralenti.
- le temps alloué aux interviews télévisés ne permet guère
d'expliquer les fondements de la radioprotection et les
multiples unités utilisées, certaines d'entre elles encore
d'usage récent.
Mais il faut
reconnaître aussi qu'il avait fallu improviser rapidement
l'organisation de la communication officielle et que celle-ci fut
jugée trop centralisée.
Les déclarations,
plus qualitatives que quantitativement étayées, selon lesquelles
les retombées en France ne présentaient aucun danger sanitaire
heurtèrent les tenants de l'hypothèse de linéarité des effets
aux doses sans seuil, qui considèrent que tout surcroît
d'irradiation, même très faible, est nuisible à la santé. Divers
laboratoires universitaires effectuèrent de leur propre initiative
des mesures de radioactivité dans l'environnement et publièrent
leurs résultats bruts assortis de leurs commentaires. Ces actions
furent à l'origine d'associations diverses, telles la CRII-RAD, qui
participent aujourd'hui à certaines campagnes de mesures.
Hors de l'URSS, les
pays européens exposés à la contamination radioactive prirent des
mesures restrictives pour la consommation des produits alimentaires
et les experts de la Communauté Européenne durent se réunir à
plusieurs reprises (les 6, 16, 25 et 30 mai) pour définir des
seuils d'activité massique acceptable pour les denrées
alimentaires importées des pays tiers (le 6 mai, une valeur limite
de 500 Bq/l en I-131 fut adoptée pour le lait, seuil, on le voit,
beaucoup plus contraignant que celui admis en 1957 lors de
l'accident de Windscale).
L'Allemagne en
particulier, assez touchée dans certaines régions (Bavière
notamment) prit sur l'ensemble de son territoire des mesures que le
gouvernement français n'adopta pas. Une phrase dont l'origine
mériterait d'être élucidée fut rapportée selon laquelle
"le nuage n'avait pas traversé la frontière". Les
critiques les plus récentes adressées au Professeur Pellerin, chef
du SCPRI de l'époque, le conduisirent à porter par deux fois
plainte pour diffamation, une première fois contre les auteurs d'un
livre (le tribunal se déclara incompétent mais reconnut la
diffamation), la seconde contre un député et une chaîne de
télévision (procès du 11/10/2000, gagné en première instance).
Comment le SCPRI aurait-il pu annoncer au soir du 30 avril une
"légère hausse de la radioactivité atmosphérique" si
les particules du fameux "nuage" n'étaient pas arrivées
?
Lors d'un accident
inattendu et très médiatisé comme celui-ci, deux écueils doivent
être évités : prendre des mesures de précaution excessives
susceptibles de provoquer des paniques injustifiées et d'entraîner
des conséquences fâcheuses (l'un des risques est ici d'inciter
indirectement à des interruptions volontaires de grossesse
totalement infondées), et inversement tenir des propos trop
rassurants laissant croire que l'on traite à la légère les
questions de santé publique et que l'on cache l'ampleur des
risques. Le "principe de précaution" tant invoqué de nos
jours ne doit pourtant pas inciter les décideurs à se défausser
d'un risque très minime où leur responsabilité pourrait être
recherchée, en faisant courir en contrepartie des risques très
supérieurs, mais les engageant moins personnellement.
Dans son éditorial
du bulletin de l'OPRI de décembre 2000, le Professeur Lacronique
écrit :
"En tant que
Président de l'organisme qui a succédé au
SCPRI, il m'arrive souvent de devoir répondre à la question
suivante: "Que feriez vous aujourd'hui si vous étiez
confronté à un accident identique ?". Ma réponse est
invariable: "Je ferais sans doute le même diagnostic sanitaire
pour la France que mon prédécesseur en 1986. Mais comme nous
sommes en l'an 2000 et que les attitudes ont changé depuis cette
époque, je ferais ce qu'il ferait sans doute lui-même aujourd'hui
à ma place, en multipliant les mesures de précaution, et surtout
en faisant jouer les mécanismes de décision collective du réseau
de sécurité du nucléaire français."
Nombre de grands
médecins, constatant le nombre de morts imputables au tabac rien
qu'en France depuis l'accident de Tchernobyl (près d'un million) et
le peu d'écho de leurs mises en garde sur ce danger, s'étonnent
des réactions que suscite la crainte d'un seul décès
éventuel par cancer de la thyroïde (risque qu'ils réfutent). Mais
sans doute la comparaison entre les risques librement consentis par
les individus (certaines attitudes sont quasi suicidaires, ou
involontairement meurtrières) et leurs exigences en matière de
sécurité publique relève-t-elle plutôt du sociologue que du
médecin.
Ils s'interrogent
également sur leurs responsabilités en matière d'information et
les moyens d'améliorer cette dernière La création en janvier 2001
d'une Fédération des Enseignants de Radiobiologie, Radiothérapie
et Radioprotection (FE3R) veut répondre à cette préoccupation.