Tchernobyl, c'est fini L. Koutchma a ordonné la mise à mort de la
centrale. C'est avec 17 minutes de retard sur l'horaire prévu (soit à 11 h 17 GMT)
que Leonid Koutchma a commandé, par liaison vidéo, l'extinction du réacteur n°3 de la
centrale Lénine. «J'ordonne que débute l'arrêt prématuré de la centrale
nucléaire de Tchernobyl, afin que soient respectées les décisions de l'État
et les obligations internationales de l'Ukraine », a gravement proclamé le
Président ukrainien. Aussitôt, le chef de quart, entouré de tous ses collègues, a
tourné le commutateur noir BAZ, commandant la descente des 211 barres de contrôle.
Rapidement, les appareils de mesure ont indiqué une chute de l'activité du dernier
réacteur encore opérationnel à Tchernobyl.
La fermeture de Tchernobyl
coûtera 3 à 5 milliards de dollars
La fermeture définitive de la centrale ukrainienne de Tchernobyl,
prévue pour le 15 décembre prochain, et ses conséquences sociales coûteront de 3 à 5
milliards de dollars, a indiqué ce week-end un vice-Président du Parlement, Stepan
Gavriche. La reconversion du personnel limogé, notamment, nécessitera à elle
seule au moins 1 milliard de dollars. La fermeture de la centrale est une affaire «
concernant la planète entière », a souligné S. Gavriche en appelant la communauté
internationale à partager le coût de l'opération.
V. Poutine propose de l'électricité à l'Ukraine pour remplacer
Tchernobyl
Le Président russe, Vladimir Poutine, a déclaré qu'il avait proposé
à son homologue ukrainien, Leonid Koutchma, de compenser par des livraisons
d'électricité le déficit de production causé par la fermeture de Tchernobyl prévue le
15 décembre prochain. « Nous allons mettre en service une centrale nucléaire
dans le nord-ouest du pays qui va augmenter nos capacités de livraisons énergétiques à
l'Ukraine », a-t-il déclaré, ajoutant que cela devait « faire l'objet de
négociations séparées ». L. Koutchma a quant à lui rappelé que si les
pays de ME respectaient les termes du mémorandum de 1995 concernant le financement de
l'achèvement des réacteurs de Rivne et Khmelnitsky, son pays n'aurait pas à recourir à
l'aide des pays de la CEI.
Prêt de l'UE pour aider au remplacement de Tchernobyl
Après la BERD, au tour de la Commission européenne d'annoncer sa
participation financière à l'achèvement des réacteurs de Rivne et Khmelnitski
destinés à remplacer la centrale ukrainienne de Tchernobyl. La Commission a en effet
approuvé mercredi l'octroi d'un prêt équivalent à 585 millions de dollars à la
société nationale ukrainienne Energoatom. Le prêt sera émis par Euratom, l'agence
européenne pour l'énergie atomique, et « vise à financer partiellement le projet
dit `K2R4' ; un projet d'achèvement, de modernisation et de mise en service de
l'unité 2 de la centrale nucléaire de Khmelnitski et de l'unité 4 de la centrale
nucléaire de Rivne, en Ukraine », précise Bruxelles.
Ce projet fait partie du protocole d'accord relatif à la clôture
permanente de la centrale nucléaire de Tchernobyl, actuellement prévue pour le 15
décembre, signé en 1995 par les pays du G7, la Commission européenne et l'Ukraine. La
Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) vient d'approuver un
prêt de 215 millions de dollars pour le même projet. « Un des éléments importants
de ce programme était la préparation de projets financés par des prêts, comme
le projet K2R4, qui aideront l'Ukraine à répondre aux futures exigences
nationales en matière d'énergie en se fondant sur les principes de la planification au
moindre coût. (...) L'approbation du prêt Euratom quelques jours avant la fermeture
permanente de la centrale de Tchernobyl constitue un signal clair de l'engagement de la
Commission en faveur de la sûreté nucléaire, décrit dans sa communication sur la
sûreté nucléaire dans les nouveaux États indépendants les pays d'Europe centrale et
orientale, ainsi qu'en faveur de l'approfondissement des relatons avec l'Ukraine,
conformément à la stratégie commune de ME », souligne la Commission.
Différentes études ont été effectuées, nombre financées par via
Tacis (programme d'aide au nucléaire à l'est), avec le groupe des experts
Phare/Tacis
des États membres, la Banque européenne d'investissements (BEI) et le Comité
économique et financier. Le prêt Euratom et celui de la BERD seront complétés par des
prêts d'organismes de crédit à l'exportation, la Russie et des contributions locales.
Le coût total du financement de ce projet est estimé à1,48 milliards de dollars.
L'entrepreneur général pour les travaux de construction est un consortium dirigé par
Framatome, dont fait partie Siemens. La gestion du projet est soutenue par un consortium
composé d'EDF, de Tractebel et de Fortum.
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